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Shiatsu & santé mentale : point de vue d'un psychiatre

J'aimerais vous proposer la traduction d'un article paru sur le site du Shinzui Bodywork International Institute, l'école de Philippe Vandenabelle avec qui j'ai eu la chance de suivre la passionnante formation Ampuku Zukai.


Tom Herregodts, psychiatre, nous donne son point de vue sur les bienfaits du shiatsu en complément des pratiques visant à améliorer la santé mentale.


On parle en général du shiatsu comme d'une technique holistique en France, et même si la législation française nous oblige à faire très attention aux mots que nous employons –nous ne sommes pas reconnus comme soignants, la notion d'équilibre corps-esprit reste un moyen acceptable de parler des bienfaits potentiels du shiatsu sur les plans à la fois physique, psychique et émotionnel.

En passant par le corps, on touche potentiellement à tout ce qu'il abrite : psychisme, émotions, via le système nerveux et tous les systèmes qui régissent notre état de santé (dont le système hormonal très lié à nos émotions).

Psychisme et émotions ne pourraient alors qu'être impactés positivement par cet art du toucher régulateur.

La complémentarité du shiatsu et d'autres approches thérapeutiques non corporelles ou verbales est évidente.


Bonne lecture !



Pour une bonne compréhension du texte :

• Système nerveux parasympathique : partie du système nerveux responsable du relâchement, par opposition au système sympathique responsable de l'excitation et de l'action.

• Système nerveux central ou cérébral : sorte de centre de contrôle, centre de commande et de traitement des informations nerveuses regroupant cerveau, cervelet, tronc cérébral et moëlle épinière.

Système nerveux périphérique : regroupe les nerfs crâniens (reliés à l'encéphale) et rachidiens (reliés à la moëlle épinière) aux fonctions sensitives, motrices, indépendantes de la volonté (digestion, respiration...) ou mixtes.

Système neurovégétatif : système nerveux autonome qui régule les fonctions automatiques du corps (indépendantes de la volonté).



« Les bénéfices psychologiques du shiatsu »



 Tom Herregodts écrit :


« Dans ma pratique – nous sommes un groupe de praticiens spécialisés dans la santé mentale – nous travaillons principalement sur le champ des troubles de l'anxiété, avec des patients confrontés à toute une gamme de troubles anxieux (allant de Troubles du Stress Post-Traumatique sérieux à de "simples" phobies).


Nos traitements incluent souvent la méditation et des techniques physiques.


L'utilité du shiatsu est évidente pour nous, à la fois de manière générale et plus spécifiquement.


De manière générale : de nombreux systèmes de réponses neurologiques responsables de la tonicité musculaire, de la résistance osseuse et des systèmes viscéraux, sont connectés uniquement à la moëlle épinière et n'ont pas de connexion centrale (ou cérébrale). Pourtant, ils peuvent maintenir d'anciennes douleurs réflexe, et le shiatsu peut alors jouer un rôle (là où la méditation ne le peut pas). L'impact du shiatsu sur ces circuits semble évident, et combiné avec notre travail "central" les chances d'obtenir une relaxation durable et des réponses neurologiques positives ne peuvent qu'être améliorées.



Applications spécifiques :


1/ Blocages émotionnels (Troubles du Stress Post-Traumatique) :


Les personnes choquées et traumatisées émotionnellement ou sexuellement sont à nouveau confrontées au toucher, et les réactions neurologiques à la fois centrales et périphériques peut être réinitialisées et reprogrammées grâce au shiatsu.



2/ Fatigue chronique due à un niveau de stress élevé de manière prolongée :


Le corps est alors épuisé, et les muscles sont en tension constante ou nécrosés (fibromyalgie).


Nous – thérapeutes émotionnels et praticiens manuels – essayons avant toute chose de diminuer le niveau de stress originel (hypothalamique ou limbique via la méditation) ce qui permet d'améliorer les réponses neurologiques périphériques. Il me semble logique que les résultats de ce travail augmentent au fur-et-à-mesure que le système neurovégétatif réagit de plus en plus "parasympathiquement" à son environnement.


Mais de nombreuses personnes sont trop épuisées, souffrent trop à cause de la pression, ou ont des douleurs musculaires spontanées qui requièrent une relaxation profonde des fibres musculaires pour d'abord améliorer la force périphérique et la souplesse des muscles et des tendons, et l'apport sanguin. La combinaison d'un travail central et d'un travail périphérique ne peut qu'avoir un effet curatif cumulatif. Dès lors que les fibres musculaires sont en meilleure santé et gagnent en force, la puissance du squelette peut se reconstituer et les chaînes neurophysiologiques et musculaires en bonne santé peuvent être activées.

Par la suite, un travail méditatif plus profond (principalement avec des techniques de méditation dynamique qui sont essentielles pour les traumatismes sévères et les angoisses profondes) est davantage possible, plus évident. »




À bientôt pour parler shiatsu !


Coralie


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